Nous allons commencer le début de la section Résumés de livres du blog avec un livre qui a profondément changé notre façon de nous alimenter. Il s’agit du livre The China Study (ou l’enquête Campbell en français). J’ai fais le choix de lire mes livres en version originale, c’est pourquoi les titres des 4 parties sont présentés en anglais.
Je suis tombée sur ce livre un peu par hasard alors que nous venions de commencer le blog. Best-seller aux Etats-Unis, voici quelques critiques très élogieuses à ce sujet :
«The study can be considered the Grand Prix of Epidemiology » The New-York Times
“Colin Campbell’s The China Study is an important book and a highly readable one. With his son, Tom, Colin studies the relationship between diet and disease, and his conclusions are startling. The China Study is a story that needs to be heard.” Robert C. Richardson, Nobel Prize winner.
“Everyone in the field of nutrition science stands on the shoulders of T. Colin Campbell, who is one of the giants in the field. This is one of the most important books about nutrition ever written – reading it may save your life” Dean Ornish, President of Preventive Medecine Research Institute Clinical Professor of Medicine.
Et je peux vous dire qu’après l’avoir lu, je comprends mieux ces critiques. Que vous croyiez ou pas aux études montrant un lien entre nutrition et santé et à leurs conclusions, je pense que toute personne s’intéressant à sa santé devrait le lire. Il y aura toujours des personnes réfutant les conclusions de cette enquête, vous en ferez peut être partie, mais je pense que dans tous les cas, ce livre ne vous laissera pas indifférent.
Ce livre se décompose en quatre parties.
Cette première partie est sans doute la plus fondamentale à mon sens. Elle explique l’idée principale de ce livre : toutes les maladies modernes que nous connaissons et pensons inévitables (que cela soit avec l’âge ou à cause de la génétique) comme les problèmes cardiaques, le diabète, les cancers, les maladies auto-immunes, l’obésité et bien elles n’ont pas toujours existé et avec une telle ampleur.
La découverte qu’a faite le docteur Campbell est que ces maladies ont toutes une même cause : trop de protéines animales.
Dans les années 1960, le docteur Campbell travaillait sur un projet associatif qui visait à diminuer la famine et malnutrition chez les enfants en Philippines en leur apportant plus de protéines. Il avait choisi l’arachide comme source de protéines. Cependant, les arachides étaient connues pour être contaminées par une toxine appelée Aflatoxine à l’effet cancérigène. Il a alors fait une étude pour savoir qui aux Philippines, consommait le plus de cette toxine. Il s’avère que le beurre de cacahuète était très contaminé par cette toxine et c’étaient les enfants qui en consommaient le plus. Le plus étonnant encore est que ceux qui avaient le plus de cancers du foie étaient les enfants des familles plus ou moins aisées, ceux là même qui consommaient le plus de protéines animales car ils en avaient les moyens.
Il est alors tombé sur une étude effectuée en Inde en 1968 qui montrait la relation entre le cancer du foie et la consommation de protéines. L’expérience portait sur des rats, séparés en deux groupes.
Le premier groupe était nourri avec de l’aflatoxine et avec un régime composé de 20% de protéines. Le second groupe était nourri avec la même dose d’aflatoxine mais avec un régime composé de 5% de protéines seulement. Tous les rats du premier groupe ont eu un cancer du foie, ou des signes avant coureurs de cancers, alors qu’aucun rat du second groupe n’en a eu.
Cette expérience a été une révélation pour le docteur Campbell. Il observait la même chose aux Philippines : ceux qui se nourrissaient le plus de protéines animales étaient ceux qui étaient le plus touchés par des cancers. C’est alors qu’il s’est mis à réaliser plusieurs expériences pour confirmer ce lien entre protéines et maladies.
Non seulement a-t-il refait la même expérience réalisée en Inde en obtenant les mêmes résultats, mais il est allé encore plus loin.
Sur des périodes de 3 semaines, il a fait l’expérience de faire varier la dose de protéines de 20% à 5%, puis à 20%. La formation de cellules cancéreuses s’accélérait ou se décélérait selon cette dose de protéines. Sachant que la protéine utilisée pour ces expériences est la caséine, la protéine principale retrouvée dans le lait de vache, ces expériences sont bouleversantes.
Pour aller plus loin, le docteur Campbell a eu l’opportunité d’étudier la façon de s’alimenter de 6,500 personnes réparties dans 65 régions rurales ou semi-rurales de Chine. Cela s’effectuait via des questionnaires, des prélèvements sanguins et urinaires, la collecte d’échantillons d’aliments vendus au marché. Cela a été un choix volontaire de choisir des régions rurales car les personnes qui y vivent ont gardé la même façon de vivre et de s’alimenter toute leur vie. En effet, 90 à 94% des personnes dans ces régions y sont nés et y ont toujours vécu.
Après la collecte des toutes ces données, il a fallu plusieurs années pour les regrouper et les analyser. Il en a résulté plus d’une centaine d’associations qui ont été observées statistiquement entre la façon de vivre et des variables caractéristiques de certaines maladies.
Ces observations ont montré que les maladies comme l’excès de cholestérol, le cancer du sein, le cancer du côlon, le diabète, les maladies cardiaques ont une corrélation fortement positive avec la consommation de produits d’origine animale comme la viande et les produits laitiers.
Dans cette deuxième partie, le docteur Campbell revient en détail sur chacune des grandes maladies de notre époque : les maladies cardio-vasculaires, l’obésité, le diabète, les cancers (sein, côlon, rectum, prostate), l’ostéoporose, les calculs rénaux, la dégénérescence maculaire et la cataracte, la maladie d’Alzheimer. Il explique quels sont les bienfaits de se nourrir principalement à partir d’aliments d’origine végétale sur ces maladies.
Cette partie est une illustration de l’idée principale de ce livre : manger moins de protéines animales est bénéfique pour la santé ! On apprend plus précisément quelles sont ces maladies et les facteurs qui l’encouragent et comment faire pour les éviter au mieux.
Saviez-vous par exemple que plus on consomme de produits laitiers et plus l’organisme s’acidifie ? Et il faut du calcium pour combattre cette acidité et donc plus les os deviennent fragiles : plus de 80 études indépendantes le montrent !
Dans cette troisième partie, le docteur Campbell expose huit principes sur la nutrition et la santé en générale.
Pour en donner quelques exemples, il énonce le fait que tous les bienfaits issus d’une « bonne » alimentation proviennent de multiples substances et réactions chimiques : le tout vaut plus que la somme des parties. Les réactions chimiques entre toutes les vitamines, minéraux et acides aminés qui se produisent lors de la digestion sont très complexes. Nous ne saurons probablement jamais comment tout cela interagit précisément, mais nous ne pouvons ignorer les résultats de toutes les études montrant les effets bénéfiques de manger des aliments non transformés et d’origine végétale.
Il parle aussi du fait que, de par les milliers de réactions chimiques qui se produisent quand nous mangeons, il n’est pas possible de reproduire ces réactions chimiques avec des compléments alimentaires. Les études sur l’efficacité des compléments alimentaires ne montrent pas qu’il y a des bénéfices à en consommer.
En gros, rien ne vaut que de consommer des aliments entiers, naturels et non transformés.
Et pour atteindre cet objectif, il donne des conseils pratiques comme le fait de se fixer un challenge d’un mois, de manger à sa faim sans se priver, de varier les aliments afin d’avoir tous les nutriments possibles etc.
Cette dernière partie concerne le fait que, si comme il l’explique dans les trois premières parties, il est nocif de consommer trop de protéines animales dont les produits laitiers, pourquoi est-ce que cela est aussi choquant pour une grosse partie de la population de l’entendre ?
Pourquoi nous recommanderait-on de consommer trois produits laitiers par jour, pourquoi dans une alimentation équilibrée, toute personne pense alors d’abord à la viande comme source de protéines ?
Cette partie est pour moi la moins intéressante. Non pas que les informations n’y sont pas pertinentes, mais parce que le docteur Campbell parle du système américain, avec les lobbys américains qui contrôlent plusieurs chercheurs de renom, ainsi que les conflits d’intérêts entre les autorités publiques et les grandes multinationales. Et vivant en France, j’ai eu du mal à comprendre tout ce qui était expliqué avec les acronymes américains. Cependant, je pense que la situation peut être transposable en France et que ce sont globalement les mêmes raisons qui font que cela choque autant de personnes quand je leur parle des idées de ce livre.
Je recommande donc ce livre à toute personne soucieuse d’en savoir plus sur le lien entre la nutrition et la santé. Ce livre est tout à fait compréhensible, le docteur Campbell prend soin de décrire et d’expliquer certains mécanismes d’une façon simple et intelligible. De plus, ce livre est une mine d’informations, si vous voulez approfondir un point, toutes les sources d’informations sont citées. Vous pouvez acheter la version française de ce livre ici et la version anglaise ici.
Pour notre part, ce livre a profondément changé notre façon de nous alimenter. Nous consommons maintenant beaucoup plus de fruits, de légumes et d’aliments complets d’origine végétale. Nous consommons toujours de la viande et du poisson de temps en temps, mais en quantité beaucoup moindre. Nous nous intéressons aux protéines végétales et les incorporons de plus en plus dans notre alimentation. Avant, nous consommions environ 20% de produits d’origine végétale et 80% d’origine animale , et maintenant, ce ratio s’est quasiment inversé.
J’espère que vous avez eu autant de plaisir à lire notre résumé que nous à l’écrire. A votre tour, dites-nous dans les commentaires ci-dessous ce que vous avez pensé du livre et à défaut, des propos cités ci-dessus? 🙂
PS: Si vous souhaitez vraiment changer de mode de vie, découvrez notre livre dès maintenant.
L’enquête Campbell, ou le livre qui a changé notre façon de nous alimenter,
Merci pour avoir résume ce livre. Apres plusieurs sites lus sur notre alimentation, j’arrive a cette conclusion: la mauvaise nourriture est en train de nous TUER! Il faut aussi s’intéressait sur les recherche du Pr Servan Schreiber qui donne des bons conseille sur alimentation et cancer.
Bonjour,
Oui la mauvaise nourriture est un des fléau de notre époque. Souvent les gens sous-estiment l’impact d’une mauvaise alimentation sur la santé. Et pourtant comme l’a dit un écrivain français, « La santé est le trésor le plus précieux et le plus facile à perdre; c’est cependant le plus mal gardé ». 🙂
Merci pour votre commentaire !
Bonjour, votre resumé de l’enquête campbell est très intéressant et me donne envie de lire le bouquin. .. Mais comme sur chaque livre qui traite de ce genre de propos, une question me vient à l’esprit: ok pour une transition alimentaire, mais comment m’y prendre? Et par qupi remplacer? C’est comme dans n’importe quel domaine, c’est une éducation…
Bonjour Valérie,
Il est vrai qu’une transition vers moins de produits d’origines animales est pour nous indispensable c’est pourquoi nous avons appris à manger différemment.
Nous consommons toujours de la viande et du poisson en général le midi uniquement. Je t’encourage à lire notre article sur notre mode de vie Flexitarien.
Bonjour,
je me suis intéressée à cette enquête il y a maintenant 2 ans…. je suis tombée par hasard au détour d’un rayon de la fnac sur ce bouquin, j’ai décidé de changé mon mode de vie et d’alimentation il y a maintenant 3 ans et ce livre n’a fait que confirmer mes choix en matière d’alimentation.
Je suis flexitarienne car il m’arrive de manger de la viande et du poisson lors d’occasions particulières (resto, repas en famille) …. j’ai découvert une autre façon de m’alimenter en incluant des protéines végétales, des légumineuses, des céréales des fruits, des légumes, des oléagineux du tofu à mes repas, certe il n’a pas été facile de changé du jour au lendemain, il m’a fallu du temps, des heures de recherche et de documentation pour comprendre et mettre en place ce nouveau mode de vie.
je recommande vivement ce livre afin que les gens puisse prendre conscience qu’une mauvaise alimentation aura des impacts négatif sur notre santé à plus ou moins long terme….
une question qui est aussi intéressante de se poser : suis je obligé de manger de va viande ou du poisson pour avoir ma source de protéines, sachant que l’animal se nourri de protéines végétales pour avoir sa dose….
Bon dimanche
j’ai arrêté viande et poissons depuis une dizaine d’années, et produits laitiers, et mes sinusites chroniques se sont arrêtées.
J’ai gardé les oeufs (bio, poules bien nourries en plein air) et je reconsomme du lait sous former de kéfir de longue fermentation, pour éliminer le lactose et our son effet pro biotique. Et je consomme les légumes fermentés que je prépare, Kombucha, tibicos…
Je vous dis un grand merci pour le travail que vous effectuez avec les résumés de livres. J’avoue humblement que ça me plait, n’ayant pas le temps de lire tous ces livres. Je suis plutôt genre frugivore (fruits et légumes crus pour avoir tout le potentiel de micro et macro nutriments. Je fais aussi quelques écarts de temps en temps pain, fromage, poisson, viande, gateaux), mais je sais que ça empêche et retarde l’auto-guérison. Bref, tout mon corps me dit merci. Combien ce serait bénéfique pour la race humaine (et pour les pauvres animaux) de s’alimenter de façon physiologique plutôt que chimique… Bon, ne rêvons pas, le systême est ainsi et beaucoup s’y accrochent.
Merci pour votre résumé et traduction.
Campbell a cent mille fois raison. J’avais pris une densitométrie en été 2016 et on avait constaté de l’ostéopénie. J’ai arrêté la viande en 2017 et je viens de refaire une ostéodensitométrie en avril 2018. Résultat: 4% d’amélioration. J’ajoute que les produits laitiers j’avais déjà arrêtés en 2015.
J’ai remplacé les viandes par les légumineuses, mais aussi par des infusions d’ortie – dont je fais des smooties, donc je les bois froides. C’est même grâce à l’ortie que j’ai pu arrêter la viande sans poblème; en même pas deux mois j’en avais complètement perdu le goût. L’orite contient tout sauf la vitamine B12. Mais on peut trouver celle-ci dans les levures nutritionnelles.
De temps en temps je mange encore un peu de poisson.